Sophie Hazebrouck
Scenographe & Architecte
C.V
Master thesis
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3.11 LA RUINE POST-TRAUMATIQUE AU JAPON
L’évènement qui a suscité l’analyse qui va suivre est la catastrophe du 11 mars 2011.
En septembre 2011, je suis partie pour une année d’échange dans l’université d’Architecture du Tohoku, à Sendai. Etant dans la région qui a subit le traumatisme, j’ai eu le privilège de rencontrer les acteurs de sa reconstruction. Que ce soit des professeurs, des urbanistes, des élèves ou des survivants de la catastrophe, tous avaient à ce moment-là un désir important de partager leurs histoires, leurs regards sur le drame.
Sur place, en dehors des japonais, il y avait aussi toute la communauté d’étudiants internationaux présents le 11 mars 2011. Cela m’a permis de comparer les différences de réactions et de théories que l’on retrouve dans la région et que l’on pourrait lire ou imaginer en Occident. J’ai eue l’occasion de voyager sur place, dans les zones touchées par le tsunami et par l’irradiation. Quelques workshops m’ont permis de rencontrer certaines communautés de réfugiés et des acteurs de la reconstruction. De toute cette expérience qui m’a nourrie, c’est l’image des zones en ruines qui m’a le plus marquée.
Partagée entre une fascination morbide pour ce paysage détruit et la compassion à l’égard des communautés dévastées, j’ai choisi de garder ces ruines comme outils d’étude. Depuis trois ans, elles reposent là et composent ce paysage en stagnation. Pourtant, la reconstruction est la seule problématique invoquée quand il s’agit de parler des zones détruites. A travers le filtre de la ruine, ce travail va proposer une lecture du territoire dans son état et de ses interactions avec le reste de l’environnement dans lequel il s’inscrit.